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Décodage symbolique

La honte

Lors de mes consultations, j’ai souvent rencontré la honte et remarqué qu'elle passait inaperçue aux yeux du consultant. Il fallait plusieurs questionnements pour lui permettre de la reconnaître en lui. Cette prise de conscience provoque une sorte de soulagement : celui de mettre un nom sur une douleur. Une nouvelle voie de compréhension s'ouvre sur ce qui a été vécu.


Un poids très lourd

La honte est un sentiment lourd à porter. Elle ferme le cœur, le corps et l'esprit. Elle va de pair avec une envie de se cacher et de n'être en lien avec personne. Elle a cette faculté à se vivre sans que l'on s'en rende vraiment compte et se manifeste par une sensation d'enfermement intérieur qui ne dit pas son nom. Elle s'associe avec un sentiment de culpabilité. Là où la honte sera plutôt liée à l'identité : « je suis indigne », la culpabilité sera liée à l'action « j'ai fait quelque chose de mal ».

La honte, comme l'indique son étymologie, renvoie à la perte de l'honneur en écho avec une atteinte à l'intégrité d'un individu. Il s'agit donc de dévalorisation de soi.

La culpabilité peut être vécue comme une coupure intérieure ; on est comme coupé de soi, une part de notre être étant comme salie par une mauvaise action. Elle se retrouve isolée car rester en contact avec ce qui a été abusé, humilié est insupportable. Afin de retrouver un semblant de sécurité, la honte nous isole intérieurement.

Janina Fisher nous dit: "La honte est une réponse de survie qui nous protège de la douleur insupportable de l’impuissance."

Mécanisme du traumatisme

Dans l’enfance, lorsque l’on vit des expériences d’abus, d’injustice ou de violence, il n’y a souvent aucune issue. Trop petit pour fuir, trop faible pour se défendre, trop seul pour comprendre. L’impuissance est totale. Et pourtant, notre psychisme ne peut pas supporter cette vérité. Alors il trouve une autre voie : "si c’est de ma faute, alors peut-être que je peux faire en sorte que ça ne se reproduise plus". Bien sûr, l'enfant ne le pense pas ainsi mais il le vit ainsi dans son être sensible. On peut voir comment la culpabilité joue sa part dans la réponse de survie : "Quelqu'un m'a fait du mal "  devient "J'ai fait quelque chose de mal". On peut aussi observer le glissement de culpabilité de l'agresseur vers l'agressé qui prend la responsabilité de l'acte commis en endossant la faute. Croire que nous en sommes responsable donne une illusion de contrôle et "si j'ai le contrôle je suis en sécurité". C'est une tentative désespérée de se sentir moins vulnérable et de conserver un semblant de pouvoir pour ne pas se sentir anéanti. C'est une stratégie de survie où la honte est comme un refuge mais qui, en réalité, deviendra une prison pour l'enfant meurtri car cette stratégie a un prix : l'isolement. L'enfant se retrouve enfermé avec sa douleur derrière les barreaux de la honte dont le gardien est la culpabilité. Alors au fil du temps un fossé se creuse en soi et les autres, entre soi et le monde. Mais le pire est le fossé qui se creuse entre soi et soi, car on ne peut se fier à soi même. Plus tard, l’adulte dira "Je manque de confiance en moi. J'ai peur du regard des autres". On n’ose plus parler, on se méfie de tout, on se méfie surtout de soi. Et l’on finit par confondre cette honte avec notre identité : "Je suis honteuse", au lieu de "je ressens de la honte".


L'éclairage symbolique du Tarot Généalogique

Le dit du Pendu: "je suis immobilisé par loyauté"

Ce vécu intérieur de honte peut aussi trouver un écho dans le langage symbolique du Tarot. Car bien souvent, ce que nous ressentons sans pouvoir le nommer se reflète dans les archétypes que nous portons inconsciemment. L’un d’eux, en particulier, incarne cet état d’arrêt et d’impuissance : le Pendu. Il vient souvent illustrer cet état : un arrêt, une suspension, une forme de paralysie intérieure. Sur un certain plan de lecture tarologique, c'est l'arrêt salutaire et nécessaire pour regarder les choses autrement. Mais sur un autre niveau de lecture - psychogénéalogique - le Pendu peut évoquer un individu suspendu entre deux arbres, que l’on peut symboliquement associer aux lignées maternelle et paternelle. Il est figé, empêché d’avancer, comme retenu par sa loyauté aux douleurs de son clan. Il porte une dimension sacrificielle comme pour racheter les fautes subies et commises ou comme un interdit d'exister pour lui même de crainte que ces élans réitèrent les fautes commises par le passé. En Tarot Généalogique, le Pendu peut évoquer une tendance à se déresponsabiliser ou, à l’inverse, une sur-responsabilisation poussée par un sentiment diffus de culpabilité. Dans les mémoires transgénérationnelles, cette lame peut être le signe de chutes passées, réelles ou symboliques : une faillite, une réputation ternie, une perte brutale, une fausse couche, un accident... autant d’événements qui marquent la psyché familiale. La honte en héritage peut se manifester de multiples façons : une difficulté à réussir professionnellement, une peur de s'exposer au regard des autres, une relation de rejet avec son corps, ou encore un sentiment d'indignité, voire la conviction d'être un imposteur. Si vous êtes né en décembre ou un jour 12 cela peut vous concerner de près ou de loin car vous portez un Pendu dans votre Théâtre de Vie.


La pittura infamante; la honte affichée sur les murs

Lors de mes recherches iconographiques sur les arcanes, j’ai découvert une possible origine picturale du Pendu : la pittura infamante, un art judiciaire médiéval. Il s’agissait de peintures infamantes représentant les criminels — escrocs, faussaires, traîtres — dans les cas où la justice officielle ne pouvait intervenir. Ces portraits publics avaient pour but de salir la réputation des personnes, de les exposer au déshonneur. La honte était ainsi rendue visible, spectaculaire, indélébile. Le Pendu, suspendu et exposé au regard des autres, porte en lui cette trace de déshonneur. En ce sens, il est une image puissante de la honte transmise : celle que l’on n’a pas choisie, mais que l’on hérite, parfois inconsciemment, et qui nous empêche de redresser la tête.


La honte, souvent invisible et silencieuse, est une émotion profondément liée à notre histoire personnelle et familiale. Elle façonne notre perception de nous-mêmes et de notre place dans le monde. Elle accompagne le sentiment d’illégitimité et alimente nos doutes. Pourtant, elle n'a pas à définir notre identité. Prendre conscience de cette émotion, la reconnaître dans ses origines et l’accepter dans sa dimension transgénérationnelle peut être un premier pas vers une guérison intérieure. Libérée de son poids, la honte peut se transformer, laissant place à la confiance et à l'authenticité. Le Pendu vit un retournement salvateur: les pieds enfin sur le sol, il peut aller son chemin et choisir de suivre son étoile.


Je vous offre pour conclure 10 minutes pour vous faire découvrir et expérimenter un exercice d'Imagerie Intérieure pour commencer à vous libérer de la honte.

Prenez un temps pour vous.

Durée de l'audio 7min 50



Si vous souhaitez explorer les dynamiques invisibles qui façonnent votre vie, comprendre vos blocages et vous en libérer, une consultation personnalisée peut être le premier pas vers une transformation profonde. Ensemble, nous revisitons votre histoire pour identifier ce qui vous freine. Grâce au tarot généalogique, au Théâtre de Vie et à l’Imagerie Intérieure, nous mettons du sens sur votre vécu et ouvrons un chemin de réparation.





 
 
 

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