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Décodage symbolique

Cendrillon, dis nous ta sagesse.

Loin de l'image véhiculée par le dessin animé, Cendrillon est cette fille en haillons couverte de cendres. Une "cendrillon" s'occupe de garder la braise au chaud sous les cendres. Elle a pu porter d'autres noms : Zezolla, la Cendrouse, Petite Poussière de Cendre, Rashin Coatie...


Ce personnage agace souvent les femmes. Trop gentille, trop soumise. Orpheline, corvéable à merci, elle subit sans rien dire la méchanceté de la marâtre et de ses filles. Elle semble tout accepter sans broncher, sans révolte apparente. Mais qui est-elle réellement, cette fille couverte de cendres ? Que cachent ces cendres ?


De quoi nous parle ce conte ?

C'est l'histoire de la fille qu'on ne voit pas, qu'on maltraite, qu'on jalouse, qu'on rabaisse et qu'on humilie. C'est l'histoire d'une enfant qui espère recevoir enfin sur elle le regard d'amour et de reconnaissance de sa mère. Une enfant qui se persuade que si elle est suffisamment bonne, douce et obéissante, alors elle sera enfin aimée. Mais elle ignore qui elle est, elle ne voit pas sa propre beauté, et tente d’obtenir, en étant une fille irréprochable, une validation extérieure qui lui donnerait enfin le droit d’exister.

C’est la fille loyale, assignée à un rôle de servitude et de sacrifice, prisonnière d’un conditionnement invisible mais puissant.


La Cendrillon en nous

En grandissant, nous pouvons garder cette posture de gentille fille qui veut contenter tout le monde, tellement loyale qu'elle est incapable de dire non et de reconnaître ses propres besoins, tant elle a peur de décevoir, d’être rejetée ou de ne plus être aimée. Elle s’efface, se rend indispensable, toujours disponible, toujours compréhensive, même lorsque cela la détruit.

Lorsque vous ignorez votre valeur, lorsque vous oubliez la puissance de votre feu intérieur – celui de votre cœur, de votre âme –, lorsque vous ignorez vos limites et vos besoins, vous commencez à vous consumer à petit feu. Lorsque vous tentez de mériter l'amour et la reconnaissance en vous rendant serviable, puis corvéable, vous vous condamnez à l’épuisement. Lorsque vous vous interdisez la colère parce que vous avez peur de faire du mal, peur d’être la méchante, alors vous vous privez d'une force vitale et vous vous enfermez dans une posture de femme infiniment compréhensive et bienveillante.

Mais à force d’être trop gentille, trop disponible, trop conciliante, votre éclat s’éteint sous la cendre.

Vous vous recouvrez de cette cendre symbolique qui masque votre lumière. Et le plus terrible, c’est que ce n’est pas tant le regard des autres qui vous invisibilise… mais votre propre regard sur vous-même. À force de vous nier, de vous oublier, vous devenez votre propre marâtre, votre mauvaise mère intérieure, celle qui vous condamne à rester dans l’ombre.


Une fin heureuse: être soi.

Heureusement, nous dit le conte, tout cela n’est pas une fatalité. Cendrillon découvrira sa vraie nature oubliée et, en retrouvant son essence, elle se chaussera du parfait soulier de son être véritable. Mais pour cela, elle aura besoin de sa bonne fée, cette force de transformation que nous portons tous en nous. Cette part profonde qui sait, qui ne s’est jamais éteinte sous les cendres et qui attend simplement d’être réveillée par un vœu sincère, un acte d’amour envers soi-même.

Elle rencontrera alors le Prince, l’aspect Masculin de son être, porteur de la force d’action, de la capacité à poser des limites et à trancher tout lien d’aliénation.

Cendrillon est une gardienne du feu. Les cendres ne sont pas seulement le symbole de son effacement: elles protègent aussi la braise qui n’a jamais cessé de brûler. Une braise qui, lorsqu’elle est ravivée, rallume le Feu Sacré. Cendrillon, c’est l’histoire de cette femme qui quitte ses haillons d’invisibilité et de soumission pour renaître à elle-même, embrassant toute la puissance de sa créativité féminine.



Et vous qui lisez ces lignes, Cendrillon trouve-t-elle écho en vous?


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​© 2022 by Audrey Gauduchon

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